« | Je ne pense pas qu’il y ait eu un jour, où je ne pensais pas que j’étais dans le mauvais métier, que je devrais sortir de l’animation. Je m’énervais tellement contre quelque chose qui se passait. Une partie du temps, c’était mon incapacité à dessiner ce que je voulais, ce que nous avions tous. Je suppose que chaque artiste, a ce genre de problème. | » |
— Frank Thomas, extrait du film Frank et Ollie.
Franklin Rosborough Thomas aussi appelé Frank pour les intimes, était un artiste et animateur des Walt Disney Animation Studios. Il était membre de la légendaire équipe des Nine Old Men, un groupe constitué de neuf animateurs représentant le cœur de l'animation du studio. Il était le meilleur ami d'Ollie Johnston, un autre vétéran du groupe avec qui, les deux hommes ont souvent travaillé ensemble sur un projet commun sur un film d'animation. En 1989, on lui a attribué le nom de Disney Legend.
Biographie[]
Années de jeunesse[]
Franklin Thomas, d'après le nom de son père Frank, enseignant, vit le jour à Santa Monica le 5 septembre 1912. Il passa la majorité de son enfance à Fresno. Quelque temps après avoir eu la majorité, il étudie à Stanford, une institution prestigieuse. C'est dans cette université même que Frank fait la connaissance d'un certain Oliver Martin Johnston Junior (Ollie Johnston) avec qui il se liera d'amitié. Les deux étudiants se rencontrèrent durant leurs travaux pour le journal du Stanford Chaparral. Une fois diplômé en 1933, Frank poursuit ses études à l'institut des arts de Chouinard.
Rencontre avec Walt et premières missions[]
Frank postule aux studios Disney le 24 septembre 1934 et fut recruté comme étant l'employé numéro 224. Il est assigné à des missions en tant qu'animateur intervalliste sur des court métrage avec son mentor Fred Moore. Puis vient le temps où Frank participa à l'élaboration du projet insensé de Walt Disney : le tout premier film d'animation en technicolor et son synchronisé, Blanche-Neige et les Sept Nains. Sur ce film, Frank anima la séquence triste dans laquelle, Blanche-Neige est allongé sur son lit de mort, entouré des sept nains qui pleurent la princesse.
Frank avait un style d'animation où tout était une question de performance nuancée : Thomas était un professionnel pour ressentir les émotions profondes. Sa philosophie à propos de l’animation pourrait se résumer comme : expérimenter d’abord le sentiment du personnage, puis s’inquiéter de l’aspect du dessin. En d’autres termes, c’est le jeu que le public retiendra, la présentation graphique dans une moindre mesure. Son travail de qualité lui permit de donner vie au personnage Mickey Mouse dans Le brave petit tailleur. Frank chercha à faire bouger Mickey avec exagération et crédibilité, en lui donnant du poids et de la perspective réelle. Il l'anime à nouveau sur le court métrage Chien d'arrêt.
L'âge d'or du cinéma d'animation[]
Pour le film suivant Pinocchio, Frank Thomas coanime le personnage principal avec ses autres collègues Ollie Johnston et Milt Kahl. Il l'anime principalement durant la séquence qui se déroule au théâtre de Stromboli, le montreur de marionnettes. Dans un passage auquel Pinocchio trébuche avant de se prendre le nez dans un morceau de planche de la scène, Frank n'utilise pas la technique de compression et d'étirement. Connaissant la matière dont le pantin était fait, de bois, il donnait, une fois encore, une impression de réel, comme si on avait une marionnette avec sa masse corporelle d'origine. Il reprend l'animation du pantin plus tard quand celui-ci part retrouver son père dans l'océan.
Après Pinocchio, Frank s'attela sur l'adaptation du roman de Felix Salten Bambi. La difficulté durant la production était de savoir animer des animaux avec des attributs réalistes à partir des concepts arts élaborés par Marc Davis. Mais cela ne dérangea Frank, qui était très enclin à animer un personnage avec du réalisme, pas comme les cerfs dans Blanche-Neige qui, d'après Eric Larson, ressemblaient à des sacs de farines. Thomas est chargé par Walt Disney, d'animer, une fois encore, le personnage principal avec Milt Kahl. Les deux hommes animent le faon, quand celui-ci découvre la forêt avec les lapins (Panpan et ses sœurs). La plus belle scène que réalise Thomas sur ce passage est quand Bambi essaye de parler en prononçant le mot « moineau », surtout quand il se met à chasser un papillon, qui vient ensuite se poser sur la queue du jeune prince. Ce chef-d'œuvre émut Walt qu'il laisse ses deux hommes poursuivent leurs travaux habituels. Une autre séquence culte que réalisa Frank est la démonstration de patinage artistique réalisé par Panpan et Bambi : le lapin se déplace comme un patineur professionnel, tandis que le faon continue de tomber encore et encore, et les instructions de Panpan ne sont pas utiles du tout. Frank a animé les bouffonneries comiques du duo d’une manière tout à fait crédible. Que le mouvement soit subtil ou large, il y a toujours du poids, et donc les personnages ressemblent à de vraies créatures. Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer le film sans cette séquence très divertissante.
Suites aux longs métrages, Frank participe à l'élaboration de court métrages utilisés pour compiler une série de cartoons afin de réaliser de nouveaux longs-métrages. Dans Les Trois Caballeros, il coanime avec Ollie et Eric, sur le personnage du Gauchito volant et son Bourricot aile. Le principal défi était de savoir comment combiner les caractéristiques d’un âne avec celles d’un oiseau pour cette créature fantastique. Frank faisait partie du groupe d'artiste qui fut allé en Amérique du Sud, pendant que les studios devaient affronter une grève monstrueuse, pour chercher l'inspiration. Sur Saludos Amigos, il a participé à la création du perroquet brésilien et ami de Donald, José Carioca. Sur le dernier film de type « compilation » Le Crapaud et le Maître d'École Frank gère l'animation des personnages des deux segments. Dans le premier, Crapaud avec Cyril le cheval, retrouvent Le Rat et la Taupe qui cherche à convaincre leur ami de mettre un terme à toutes ses lubies folles. Crapaud est de nature joyeuse, insouciant et irresponsable, tout le contraire du Rat, que Frank dépeint avec du langage corporel exagéré. Dans le second segment, il anime principalement Ichabod Crane qui rentre chez lui après la fête chez Katrina, alors qu'il est très anxieux après avoir écouté l'histoire de Brom Bones sur Le Cavalier sans tête.
Les iconiques méchants de l'âge d'argent et de bronze...[]
Sur les trois Grands Classiques suivants, Thomas fut assigné pour donner vie à trois antagonistes, aussi réussis qu'ils soient. Tout d'abord, Madame de Trémaine, la marâtre de Cendrillon : Il fut surpris quand on lui a donné la mission de superviser l'animation de la belle-mère. Bien que la faire bouger ne serait pas évident, Frank devait lui attribuer des mouvements subtils et réalistes, pour la rendre convaincante. Il s'appuya aussi sur la voix de son interprète Eleanor Audley, celle-ci qui fut appelée à réaliser quelque mis en scènes pour aider Frank à élaborer sa marâtre à parti d'un modèle « vivant » de référence. Frank a par la suite commenté les dangers que pouvaient présenter les images en direct. La belle-mère de Cendrillon est un exemple parfait d’un méchant qui devient beaucoup plus méchant et puissant en se déplaçant très peu. Tenir une certaine pose ou une expression spécifique permet à l’animateur de montrer la pensée du personnage. L’un des moments les plus puissants de Madame de Trémaine se produit au début du film, lorsqu’elle affronte Cendrillon en prenant le petit déjeuner au lit. Elle offre en souriant une liste infinie de tâches ménagères ; ce n’est qu’occasionnellement qu’elle change d’expression pour établir un contact visuel féroce, renforçant ses exigences impossibles. Un méchant classique pour les âges.
Le second antagoniste de Thomas est la colérique Reine de Cœur du Pays des Merveilles pour Alice. Celle-ci a beaucoup posé un problème à l'artiste : Comment faire une méchante menaçante avec du comique ? Thomas trouva la solution alors qu'il jouait du piano avec son groupe le Disney-Dixieland-Band Firehouse Five Plus Two : il apercevait dans le public une femme forte avec un caractère impétueux quand elle parlait à son mari. Il l'a voyait aussi adopter une attitude délicate rien qu'en prenant une tasse thé. Ainsi, Frank avait su comment rendre sa Reine hilarante et menaçante : Les sautes d’humeur. Celles-ci sont sévères d’une seconde à l’autre et depuis elles sont devenues une marque de fabrique de la brillante animation de Frank. Lorsque la reine se met en colère, elle perd tout contrôle et ses gestes sauvages. Pendant ses moments de composition, elle montre généralement un faux sourire souriant. Frank anima aussi dans Alice au Pays Merveilles un bouton de porte qui est un pur produit innové par les artistes.
Les sautes d'humeurs de Reine de Cœur que Thomas sut maîtriser, sont réemployés sur le troisième grand méchant de Frank, la Némésis de Peter Pan, le Capitaine Crochet. Thomas chercha à faire de l'élégant pirate, un homme de connaissance, hautain et arrogant, mais aussi un flibustier redoutable. Frank a combiné les deux approches pour créer un méchant divertissant, qui pourrait également être une véritable menace. Grâce à l’interaction avec son acolyte Mouche, qui est aussi son confident, on découvre les motifs de Crochet. Il est motivé par son objectif d'éliminer Peter Pan. Tout comme avec la marâtre, Hans Conried, interprète et comédien pour les mises en scènes référencées, aiguilla Frank réaliser son pirate, comme pour les scènes d'introduction. Frank était excellent pour dépeindre des sautes d’humeur complexes, il utilisait souvent des clignements d’yeux irréguliers pour se familiariser avec l’attitude suivante.
Frank poursuivait l'animation des méchants de Disney avec son collègue Milt Kahl : Avec Madame Mim de Merlin l'Enchanteur, il la dessinait pendant qu'elle fait une démonstration de ses pouvoirs à Arthur, ou quand elle affronte Merlin dans un duel de sorcelerie. Il assure l'animation de Kaa le serpent du Livre de la Jungle pendant la chanson Aie confiance. Pour finir il gère le majordome Edgar des Aristochats, quand celui-ci doit aller récupérer ses affaires avec une canne à pêche.
...Et les héroïques acolytes et protagonistes[]
Si Thomas animait les antagonistes, sont fidèle ami Ollie Johnston gérait les acolytes des méchants (Javotte et Anastasie, le Roi de Cœur et Monsieur Mouche). C'est comme cela après, que Thomas et Johnston, depuis la Belle et le Clochard, sont amenés à travailler ensemble sur un même personnage. Pendant qu'Ollie assurait l'animation de Lady, Frank et son classique coéquipier Milt, élaborent le Clochard. La scène incontournable du film est le dîner de spaghettis sur la musique de Bella Notte, réalisé par Thomas lui-même. Il a transformé ce qui aurait pu être une situation désagréable et désordonnée en une des plus grandes scènes d’amour de tous les temps. Un beau dessin, une animation subtile et un jeu d’acteur perspicace ont donné vie à ce moment d’une manière qu’aucun autre animateur n’aurait pu faire. Le regard que les deux personnages échangent vers la fin du dîner fait croire à tout le monde qu’ils sont tombés amoureux. La scène est devenue emblématique non seulement pour la romance au cinéma, mais aussi pour la puissance de l’animation Disney.
Pour La Belle au bois dormant, le duo Thomas et Johnston, supervise le trio de fées, Flora, Paquerêtte et Pimprenelle. Au lieu d'attribuer une personnalité équivalente aux trois fées, Frank suggéra de donner des caractères contrastés afin de les rendre plus pertinente. Ainsi, Flora devient le chef strict, Paquerêtte est un peu long à la détente, et Primprenelle est du genre éffronté. Sur les 101 Dalmatiens, premier film utilisant le procédé de xérographie, Frank coanime le personnage de Pongo avec Milt, mais celui de Perdita avec Ollie. Frank a analysé leurs proportions spécifiques ainsi que la structure osseuse et musculaire. Frank a également animé les chiens éprouvant quelques difficultés lorsqu’ils continuent leur voyage sur un ruisseau gelé. Essayer de marcher sur une surface glacée est quelque chose que Frank connaissait depuis son animation de Bambi quelques décennies plus tôt.
Hormis le duel de sorcelerie et le personnage de Madame Mim, Frank Thomas a supervisé l'animation de la scène intégrale des écureuils dans Merlin l'Enchanteur. Le passage est illustré par des scènes de rebondissement comique notamment avec le pauvre Arthur qui se fait courser par une belle écureuil femelle qui veut le prendre comme partenaire. Pareil pour Merlin qui se fait harceler par un autre écureuil femelle plus âgé. La danse était aussi art que Frank adorait illustrer dans son travail d'animateur. Une scène dans Mary Poppins est quand Dick Van Dyke réalise un numéro de danse avec des pingouins serveurs. Thomas devait animer les pingouins après les premiers enregistrements filmé sur l'acteur. Il devait être très prudent dans son animation pour éviter les collisions entre un pingouin et Dick Van Dyke. Lorsque la jambe de l’acteur se balançait sur le côté, le pingouin le plus proche devait esquiver ou sauter par-dessus la jambe pour se dégager. On pourrait penser que cela pourrait entraîner une chorégraphie maladroite, mais Frank a en fait profité de ce défi, et ces petits faux pas ont ajouté une qualité merveilleuse et naturelle à la danse globale.
Puis vient le personnage célèbre du Livre de La Jungle Baloo le gros ours qui enseigne à Mowgli que la vie, il faut savoir se contenter du nécéssaire pour être heureux. Thomas et Johnston, sont ceux qui ont presque réalisé la moitié de l'animation sur l'intégralité du film en exécutant les nombreuses scènes impliquant Mowgli avec Baloo. Le passage le plus poignant qui met à l'épreuve l'amitié entre l'enfant et l'ours, est quand Baloo est contraint d'emmener Mowgli au village des Hommes. Thomas coanima avec ses autres collègues Larson, Kahl et Lounsbery le personnage de Louie, le chef des singes.
Dernières activités[]
Le décès de Walt Disney, survenu pendant le Livre de la Jungle, affecta beaucoup Frank et Ollie, mais néanmoins, ils poursuivèrent ensemble leurs travaux sur les derniers films d'animations sur lesquels de nouveaux talents venaient d'arriver pour être formé et prendre un jour la relève. Sur les Aristochats, Frank est responsable de donner vie aux deux chiens Napoléon et Lafayette, ceux qui s'en prenne à Edgar. Il a aussi animé la rencontre romantique avec le chat de gouttière Thomas O’Malley et Duchesse, renvoyant aux scènes d'amour entre Lady et le Clochard que Thomas avait réalisé précedemment.
Frank Thomas n'était pas très enthousiaste quand il fallait s'attaquer sur le film de Robin des Bois. Il n’y avait pas un personnage qu’il pouvait développer pleinement, mais il a aidé sur diverses séquences qui avaient besoin de performances solides. Lorsque Robin des Bois se déguise en cigogne pour participer au concours de tir à l’arc, Frank anime un personnage agissant comme quelqu’un d’autre. Normalement, ce serait le rêve d’un animateur, mais les auteurs de l’histoire n’ont pas prévu le genre de situations qui se traduiraient par une riche animation de personnage. Cela étant dit, la performance de Robin en tant que cigogne par Frank convainc le public. Le fait que le prince John ainsi que le shérif de Nottingham aient d’abord cru à la mascarade semble crédible.
Pour les deux derniers films sur lesquels il travaille toujours avec son meiller ami Ollie, Thomas commence à enseigner son savoir aux nouvelles recrues. Dans Les Aventures de Bernard et Bianca, l'animateur supervise l'animation des deux souris protagonistes (Bernard et Bianca). Leur jeu est devenu moins ressemblant à la souris et plus humain afin de porter les éléments romantiques ainsi que les éléments d’aventure de l’histoire d’une manière crédible. Il a également dessiné les alligators Brutus et Néron, alors qu’ils pourchassent les souris tout en jouant frénétiquement de l’orgue. De nombreuses scènes avec les animaux des marais, dont Annie Bouée et Luke ont également été animées par Frank. Pour conclure sa carrière, Thomas anime le duo titulaire du Grand Classique Rox et Rouky notamment sur le chiot et le renardeau qui s'amuse comme de vrais enfants.
Les deux dernières légendes[]
Après s’être retirés de l’animation, Frank et son ami Ollie Johnston ont commencé à écrire une série de livres importants sur les techniques et la philosophie de l’animation Disney (Le plus connu Disney Animation: The Illusion of Life dans lequel sont présenté les douze technique de l'animation à la main). Thomas et Johnston ont aussi été les vedette d'un documentaire paru en 1995 où ils relatent leur expérience d'animateurs (réalisé par le fils de Frank, Theodore Thomas). Mais il n'y a pas que, ils ont aussi eu le privilège d'avoir été représentés comme apparitions furtives dans deux films d'un leur apprenti, Brad Bird, Le géant de Fer et Les Indestructibles. Thomas et Johnston sont resté proches pendant fort longtemps, jusqu'à ce que Frank disparaît en 2004 d'une hémorragie cérébrale. Son animation fut unique à plusieurs niveaux. D’un point de vue technique, il est intéressant de noter que lorsqu’on étudie l’une des scènes de Frank, il est presque impossible de trouver des dessins clés définitifs — ceux qui encadrent l’action et racontent l’histoire. Pour Frank, tous les dessins étaient importants, ils étaient tous des clés pour lui. Il ne se déplace presque jamais dans ce qu’on appelle aujourd’hui une « pose d’or ». Même dans une position importante, il y a un mouvement subtil pour maintenir l’animation en vie. Le mouvement ne s’arrête jamais; c’est peut-être pourquoi les personnages de Frank Thomas sont des créations vivantes et vivantes.