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The Martins and the Coys (intitulé Les Martin et les Blaise[1] en français) est un court métrage produit par Walt Disney et réalisé par Jack Kinney, sorti en 1946. Le cartoon est apparu pour la première fois dans le long métrage La Boîte à Musique.

Synopsis[]

Dans ce récit narré en musique par The King's Men, est présenté deux clans rivaux : Les Martin et les Blaise (« Coys » en version originale). Les deux familles habitent en pleine campagne et dans leurs maisons respectives, celles-ci séparées par un immense fossé. L'intrigue est centrée sur les rapports conflictuels entre les deux clans, qui se bagarraient et se répondaient avec leurs fusils. Une grosse querelle finit par éclater depuis le jour auquel, le plus âgé de la famille Blaise, qui avait trop picolé, chaparde tous les œufs du poulailler des Martin. Aussitôt les Martin attaquent l'intrus et ce dernier se fait abattre sous les yeux de ses semblables. Ainsi, tous les membres de chaque clan opposé passèrent leurs journées à s'affronter entre eux avec leurs carabines, jusqu'à ce que tous les combattants des deux familles, trépassèrent au bout d'un an de « bisbilles ».

Heureusement, chaque famille avait un membre survivant. Les Martin avaient une fille, très jolie, du nom de Grace, tandis que les Blaise avaient un garçon, un beau musclé répondant au nom d'Henry. Vient le jour au cours duquel, Henry et Grace se rencontrent en face-à-face, tandis que les deux familles, réincarnés en fantômes, sur leurs nuages opposés, regardent le combat se dérouler. Henry aperçoit au loin la silhouette de Grace, et se cacha dans un lieu sûr pour la viser. Mais en analysant le physique de la belle jouvencelle, Henry tomba sous le charme et amoureux par la même occasion. Grace subit également le coup de foudre quand elle croise le regard d'Henry. Dans les cieux, les deux familles sont désappointées et consternées par ce spectacle affligeant.

Henry et Grace se marièrent et célèbrent leur union à travers un cadre rustique avec de la danse quadrille et de la musique country animée par un quartet de campagnards. Le couple part en lune de miel, et va s'installer dans une jolie maison située en bas du fossé qui séparait les deux maisons de leurs familles opposées. À peine que le couple venait d'emménager que s'installent les premières disputes et scènes de ménages entre Henry et Grace. Du haut de leurs nuages respectifs, les familles rivales se languissent et s'extasient de voir autant de divertissements depuis leurs anciens affrontements. Les choses demeurèrent ainsi : Martin et Blaise continueront à se battre.

Iconographie[]

Personnages[]

Distribution[]

Voix originales[]

  • The King's Men : Narration et voix additionnelles

Voix françaises[]

  • Les Compagnons de Route : Narration
  • Camille Guérini : Voix additionnelles

Sorties cinéma[]

En coulisses[]

Fiche technique[]

Origine et production[]

Une « faide » familiale tristement historique[]

Le court métrage The Martins and the Coys, s'inspire d'une affaire historique, qui s'est déroulé pendant vingt-huit ans vers la deuxième moitié du XIXe siècle. D'un côté se situait les Hatfield de Virginie, régie par le patriarche de la famille, William Anderson Hatfield dit « Devil Anse ». De l'autre se trouvait les McCoy du Kentucky, menés par Randolph McCoy dit « Ole Ran'l », également doyen du clan. Les origines de la querelle entre les deux familles remontent du temps de leurs aïeux respectifs, Joseph Hatfield et William McCoy. Mais ce sont notamment les évènements de la Guerre de Sécession qui ont fait envenimer les choses et tout déclenché. Les Hatfield étaient des partisans pour les États confédérés d'Amérique, tout comme les McCoy, à l'exception d'un membre McCoy qui soutenait l'Union. Asa Harmon McCoy, le partisan de l'Union, se fait assassiner par des confédérés, les « Logan Wildcats » au statut de « Home Guards » et parmi eux figurait l'oncle de William A. Hatfield, Jim Vance.

L'autre particularité de cette rivalité était dans un contexte politique et économique : Les Hatfield étaient plus riches et avaient beaucoup plus de relations politiques que les McCoy. L'exploitation forestière d'Anse était une source de richesse pour sa famille, tandis que les McCoy appartenaient davantage à la classe moyenne inférieure. Randolph possédait une ferme de 300 acres (120 ha). Les deux familles avaient également été impliquées dans la fabrication et la vente illégales d'alcool de contrebande, une marchandise populaire à l'époque. Cette « faide » aura coûté la vie à plus d'une douzaine de morts des deux familles et neuf emprisonnements côté Hatfield (dont sept qui ont été emprisonnés à perpétuité et un qui a été exécuté).

Développement[]

La variante avec The Martins and the Coys[]

Quarante-cinq ans plus tard, en 1936, une chanson écrite par Ted Weems et Al Cameron retrace les évènements de la querelle des Hatfield et des McCoy, réintitulé The Martins and the Coys. C'est cette chanson qui inspira plus tard Disney à développer un court métrage avec la musique originelle de Weems et Cameron. Au départ, la chanson était censée être une ballade traditionnelle américaine des montagnes, mais la chanson a été initialement enregistrée et publiée en tant que chanson comique.

Quand le projet de la Boîte à Musique est lancée en 1944, The Martins and the Coys figurait dans la liste des court métrages utilisée pour former l'anthologie musicale que constituerait le long métrage. Dick Huemer et Tom Oreb ont rédigé le scénario. Le décor présenté par Art Riley est présenté dans un cadre rural et champêtre, tel que le site originel et historique de la querelle qui s'est produite le long de l'affluent Tug Fork dans le bassin hydrographique de la rivière Big Sandy. Pour intensifier cette rivalité, un immense fossé a été creusé entre les deux demeures. On remarquera que chaque famille possède son propre bien précieux que convoite l'ennemi : Les Martins ont un poulailler et les Blaise possède leur propre distillerie pour faire de l'alcool de contrebande.

La chanson de Weems ne se termine pas de la même manière que dans le court métrage. De ce que Dick et Tom ont rédigé, il a été convenu que le cartoon se clôt sur les querelles de couple entre Grace et Henry, permettant ainsi à la rivalité Martin et Coy, de perdurer.

Animation[]

Les deux familles rivales[]

L'historien Leonard Maltin considère le court métrage comme un solide classique de l'animation Disney, contrairement à Sous la lune d'argent et Deux Silhouettes qui sont embarrassants. Le graphisme adopté du cartoon est dans un registre caricatural et cartoonesque. Dans chaque famille rivale, tous les membres ont tous à peu près les mêmes caractéristiques physiques, à l'exception du doyen des Blaise qui a une longue barbe blanche. John Sibley, premier artiste crédité du court métrage, présentent les Martin et les Blaise, faisant leurs siestes du dimanche. Les Blaise se reconnaissent avec leurs barbes et cheveux noirs, les hauts rouges avec un gilet vert, des pantalons rapiécés marron et des chapeaux noirs. Les Martins s'identifient avec une barbe et des cheveux roux, une salopette bleue, un haut vert et un chapeau marron. Les deux familles ont en commun les pieds nus et l'aptitude de « tirer si vite et si bien, qu'ils pouvaient, en visant d'un bras, crever l'œil d'un écureuil à trente pas ». Les autres artistes comme Cliff Nordberg et Al Bertino ont participé à l'animation des deux clans, au moment auquel, le doyen Blaise, déclenche la querelle en volant les œufs du poulailler.

Les deux rescapés[]

Les vedettes du court métrage sont les deux survivants des deux clans opposés : Henry Blaise et Grace Martin. Tous les deux furent animés en grande majorité par deux artistes originaires de l'équipe formidable des « Nine Old Men ». L'ancien animateur principal de Mickey Mouse, Les Clark, réalisa l'introduction des deux combattants, sur le point de livrer leur duel. Clark s'est appuyé sur les développements visuels d'un de ses collègues, le talentueux Fred Moore, deuxième animateur régulier de Mickey, et spécialiste pour esquisser les jolies filles qu'il appelle « Freddie Moore Girls ». Un concept art de Fred présente Grace Martin dans le style originel de Moore. Comme pour certains personnages féminins des années 1940 avec de beaux attraits physiques (les Centaurettes, les Adolescentes, la Harpe magique, Sophie Sue et Katrina Van Tassel), Grace est une ravissante jeune femme avec des couettes, des cheveux roux, une silhouette svelte, de beaux yeux, une jupe et un haut avec les deux épaules dénudées. En possession d'une carabine, elle paraît être une femme de nature proactive, mais ayant aussi un caractère romantique quand elle croise le regard d'Henry. Ce dernier, est présenté comme un robuste gaillard, avec sa chevelure blonde et son physique musclé, mais qui ne couvre pas son défaut d'être un peu simple d'esprit. Une fois qu'Henry eut le temps de dévisager la belle silhouette de Grace, il manifeste sa joie d'avoir été captivé par la beauté de sa jouvencelle. L'animation semble s'inspirer de celle de Mickey dans Le Tourbillon, d'après Clark, quand la souris flaire une odeur de gâteau, et se laisse guider en flottant dans l'air jusqu'à la source. Les deux jeunes gens, une fois que Grace ait succombé au charme d'Henry, exprime l'un comme l'autre leurs sentiments réciproques et baissent leurs armes pour laisser place à la romance.

Le deuxième artiste chevronné des neuf vétérans, Milt Kahl, dessine en grande majorité les scènes de danse que réalise Grace et Henry, durant leur soirée de noce. Réputé pour être l'homme qui savait donner de l'attrait chez ses personnages, de la fluidité et de lisibilité dans les mouvements, Milton savait combiner sa connaissance de l'anatomie humaine avec le dessin et le mouvement de dessin animé. Pour Grace et Henry, il ne se basait sur aucun plan réel de références avec des comédiens. Les pas de danse sont très dynamiques et les plus vives jamais réalisées par Kahl. Ce dernier fut également actif pour animer les autres danseurs du quadrille, ainsi que l'animateur du square-dance. Les scènes de danse furent réutilisées pour le court métrage Johnny Pépin-de-Pomme de Mélodie Cocktail, sorti deux ans plus tard. John Sibley anime les musiciens, tandis qu'Al Bertino participe à l'animation des danseurs avec Kahl. Le dernier animateur crédité sur le court métrage est Hal King, qui dessina Henry qui vit ses premières scènes de ménages avec Grace. Devant la furie qui balance un tas de meubles sur son mari, Henry regagne comme il peut, mais difficilement son domicile conjugal pour mettre un terme à la querelle, qui paradoxalement, entre Martin et Blaise, n'en finira jamais.

Analyse[]

The Martins and the Coys est tristement réputé pour avoir introduit des armes à feu qui ici provoque inévitablement des pertes humaines. Pour cette raison, le cartoon qui de base était destiné à un jeune public, a été censuré dans certains pays lors de l'édition DVD en 2000. L'usage des fusils dans le court métrage renvoie au deuxième amendement de la Constitution des États-Unis qui souligne que le port des armes à feu est autorisé. La controverse est toujours présente, qui fait que le court métrage, affilié à La Boîte à Musique, empêche au long métrage de voir le jour sur la plateforme de streaming Disney+. Le court métrage est aussi critiqué pour avoir inclus une représentation négative et obsolète sur les Hillbilly, ces communautés constituées de gens vivants dans les zones rurales avec leurs traditions rustiques, et qu'on peut désigner par le terme français péjoratif de « péquenaud ». De ce que retienne les analystes, The Martins and The Coys semble faire évoquer la pièce tragique de William Shakepeare, Roméo et Juliette, mais dans un cadre champêtre.

Références[]

  1. Première version française éditée le 14 septembre 1949.

Liens externes[]